Le Cotterg

Quand Olivier et Marjolein se parlent de toit en toit

Une chose en laquelle Olivier Veuve croyait : c’était la transmission des savoirs ancestraux et le partage des connaissances. Il souhaitait que son entreprise soit reprise par ses employés et ceux qui ont appris avec lui. Ce fut chose faite dès son décès en novembre 2017. Aujourd’hui, Marjolein Schärer et son équipe lui rendent hommage en rénovant la toiture de la cure de Vers-l’Eglise, voisine du temple qu’eux-mêmes et Olivier avaient refaits en 2015.

La façade et le toit du bâtiment sont classés monuments historiques depuis le 14 janvier 1955, moins de quatre ans après l’entrée en vigueur de la première loi vaudoise de protection des sites. En 2015, on voit bien que la toiture est cuite avec des trous. Débute alors l’exercice d’approbation des travaux à réaliser puis des appels d’offres conduit par TB&DP architectes associés en collaboration avec le conservateur cantonal.

Juillet 2020, les travaux débutent enfin. L’entreprise André Martin SA démonte et évacue les tavillons sur les quelques quatre cents mètres de toiture. Puis vient la pose de plaques antifeu Fermacell® que l’on parvient à encastrer directement dans la charpente, évitant ainsi d’avoir à la surélever. Puis c’est au tour de la sous-couverture et des contre-lattes.

Le 10 août, Marjolein et son collègue commencent à poser les lattes qui serviront de base aux tavillons. Elle pense terminer le travail pour la mi-octobre, tandis que le ferblantier Michel Perret intervient pour la pose de cuivre autour des lucarnes. Kilian Pesenti, responsable du chantier apprécie ces entreprises qui ont l’habitude de travailler ensemble et facilitent son travail de coordination et le suivi des délais. Alors qu’il pleut à verse, Marjolein est calme et sereine sur son toit. « Je fais mon dénivelé en travaillant. Et même temps, c’est une méditation ». Elle s’interroge où cacher « la bouteille du mort », ce cadeau clin-d’œil à l’attention de la prochaine génération qui rénovera le toit. Puis, elle me glisse qu’un tavillonneur n’est rien sans son fendeur, c’est donc le prétexte à un prochain rendez-vous avec Gilbert Bonzon des Voëttes et Alexandre Raynaud de l’Etivaz pour en savoir plus sur l’histoire des tavillons d’épicéa autoclavés au sel de cuivre qui recouvrent ce toit.

 

Source : lecotterg.ch